CLARA
AUTEUR : CLARA WIECK ET ROBERT SCHUMANN
ANNÉE DE CRÉATION : 2004
PRODUCTION : Coproduction CREA et Théâtre du Rictus.
Spectacle créé dans le cadre de la Folle Journée 2004 en Région Pays de Loire et à Nantes.
NOTE D’INTENTION
Dès son adolescence, la jeune Clara Wieck sillonne l’Europe Centrale et se produit sur les scènes les plus en vue. Elle n’est à peine femme que la virtuosité lui attire déjà les dédicaces des plus grands de son époque, plus grands qu’elle s’empresse d’interpréter avec cette ardeur et ce talent qui ne l’abandonneront jamais. Parallèlement, son amour naissant pour un autre virtuose de la composition s’éveille. Robert Schumann est là comme une boussole, Clara Wieck sera aussi son phare. Affrontant les foudres de son père opposé à cette liaison, elle finira par se marier avec Robert après quatre années d’éloignement forcé, quatre années de correspondances pour entretenir la confiance, quatre années de tournée et de travail acharné pour continuer malgré tout à grandir. Chez Clara, amour et art sont indissociables, l’un alimente l’autre.
Au fil de cette correspondance effrénée, on devine les doutes de l’artiste, la recherche constante de l’émulation, la défiance au destin, mais aussi la fidélité à Robert, fidélité qui ne se démentira pas malgré les affres de la vie qui ne les épargneront pas.
Sous les traits de la jeune femme se dissimule déjà une maturité définitive et derrière les mots exigeants qu’elle lui adresse, les notes de Robert s’égrennent, telle une présence malgré la distance imposée.
Laurent Maindon
PRÉSENTATION
Textes extraits de la correspondance de Clara Wieck et de Robert Schumann, entre 1837 et 1840. Les lettres retenues sont uniquement celles de Clara.
Les musiques sont toutes des oeuvres de Robert Schumann. Il s’agit de :
. Variations sur un thème de Clara Wieck, opus 14
. 2 oeuvres extraites du Kreisleriana, opus 16
. 4 oeuvres extraites des Scènes d’enfants, opus 15
. 1 oeuvre extraite de Scènes de la forêt, opus 82
COMPLÉMENT
DISTRIBUTION
Clara Wieck : Marilyn Leray
Robert Schumann : Romain David
Adaptation, Mise en scène : Laurent Maindon
Lumières : Régis Raimbault
CLARA WIECK ET ROBERT SCHUMANN
Robert Schumann (1810-1856)
Schumann, sans cesse à la recherche de son unité intérieure, a vécu un véritable déchirement entre deux vocations : être poète ou musicien. Cette étrange conscience du sentiment du double se traduira en musique par la double signature d'Eusebius et Florestan. Mettant son désir d'écrivain au service de la musique, Schumann sera tour à tour compositeur et critique de premier ordre ayant fondé sa propre revue musicale. Le piano est le premier médiateur dans la voie qui le mène à la composition, c'est l'instrument qui lui permet le mieux de réaliser en lui cette unité entre sa double aspiration à la musique et à la poésie. Schumann est un pète qui s'exprime par les sons. Le piano est le lieu du retour en soi-même, du regard intérieur, lieu de la confrontation solitaire avec ses doubles et ses démons. Pourtant, il ne pourra mener la carrière de virtuose qu'il espèrait à cause de sa tentative inconsidérée d'accélérer ses progrès au piano en se ligaturant le quatrième doigt qui restera paralysé. Mais il trouvera en Clara une interprète éblouissante qui magnifiera ses oeuvres pour piano. A la fin de sa vie, le monde extérieur échappe à Schumann. Après s'être jeté dans le Rhin, il passe ses deux dernières années à l'asile psychiatrique dans un monde d'hallucinations, laissant derrière lui une oeuvre irréductible à toute autre et entièrement placée sous le signe du combat.
Clara Wieck-Schumann (1819-1896)
Pianiste virtuose et compositrice de génie, Clara Schumann (1816-1896) éclaire la Génération Romantique de sa personnalité hors du commun. Adulée par son père, Joseph Wieck qui décèle très tôt ses dons précoces, littéralement portée aux nues par son mari Robert Schumann, avec qui elle vit une relation passionnelle absolue, Clara devient aussi l'égérie des plus grands compositeurs de l'époque : Chopin, Liszt, Mendelssohn et Paganini. Elle semble être le centre névralgique de cette constellation d'artistes qui la traitent d'égal à égal, percevant l'artiste authentique au même titre que la fille, la femme ou la mère. Jamais femme, dans l'histoire de la musique, n'aura autant marqué les mémoires et suscité une telle admiration.