Asphalt Jungle ou la perversité ordinaire

11 avril 2014

Asphalt Jungle

La trilogie du theâtre du Rictus explore, avec férocité et humour, les mécanismes du pouvoir et de la manipulation.
« Il existe des perversions potentielles dans chaque être humain. On peut dire que dans une situation donnée, chacun d’entre nous peut se retrouver à la fois dans un rôle de bourreau et de victime, explique Laurent Maindon, metteur en scène du théâtre du Rictus. La trilogie Asphalt Jungle de Sylvain Levey, ce sont des chroniques urbaines. De nouveaux westerns contemporains qui explorent, avec une tonalité différente, le pouvoir, la manipulation et la soumission. »
Pour la première fois, la trilogie Asphalt Jungle, composée à partir des textes de l’auteur, sera présentée dans son intégralité, et en une seule journée, sur la scène du Grand T, à Nantes. « Je me sens un peu comme un jour de première. C’est un sacré exercice. Une vraie performance pour les comédiens. Et cela permet de voir les connexions entre les trois pièces » ajoute Laurent Maindon.
Les trois pièces s’interrogent et se répondent dans une multitude d’échos. Avec toujours cette même tonalité féroce, cynique, radicale. La mise en scène est épurée, tendue, toujours sur un fil. Les sourires sont carnassiers. La violence est gratuite, incompréhensible et parfois jubilataire.
Ces différentes’ partitions révèlent la complexité des jeux sociaux et posent un regard sans concession sur les travers de notre société contemporaine.
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Rhapsodies décrypte les règles de la téléréalité

31 mars 2014

Rhapsodies décrypte les règles de la téléréalité

Phénomène de société incontestable, il semblerait que la téléréalité inspire de plus en plus les gens de théâtre. Après Mange ta main, de Jean-Claude Grimbert, proposé en janvier, Sylvain Levay et Laurent Maindon présentent leur vision de ce genre audiovisuel, devenue incontournable.

Rhapsodies décortique tout le processus de création d’une émission de téléréalité, du casting à la diffusion. Comment chaque ligne d’une histoire, soi-disant réelle, est façonnée et adaptée pour satisfaire le plus grand nombre de téléspectateurs.

Le récit et la mise en scène, qu’on pourrait croire à charge, sont pourtant objectifs. Ils analysent avec pertinence les codes du genre, et déconstruisent à merveille ses mécanismes. Rien n’est épargné au spectateur. De la façon de rabaisser un candidat lors du casting, à l’ambition dévorante des producteurs, en passant par le dosage, presque scientifique, des sentiments et, bien sûr, du sexe. En plus dévoiler de les coulisses de ces programmes qui envahissent nos postes depuis quelques années, c’est notre conscience de téléspectateur que l’auteur interroge ici. Et l’attitude que chacun adopte face à ces émissions. Rhapsodies est le troisième épisode d’une trilogie dont les deux premiers volets sont programmés au Grand R mercredi 19.

Ouest-France du 18 mars 2014

Rictus Dernières #9

06 février 2014

L’année 2014 inaugure un renouvellement triennal des conventions signées avec nos tutelles. Que nos partenaires soient ici remerciés pour leur soutien précieux à la vie de notre compagnie. Cela rend d’autant possible les projets de collaboration avec différents partenaires déjà engagées depuis quelques temps (Théâtre National Serbe de Novi Sad, CCAS/EDF, TMC Innovation…). Cependant n’oublions pas les aléas inquiétants qui précarisent de plus en plus nos professions et nos structures, toujours malmenées, soumises aux coups de butoir néolibéraux ; tout cela sur fond d’agitations autour des rediscutions du régime de l’Intermittence du spectacle et des modes de financement de la culture. Gageons que les partenaires sociaux sauront reconnaître à sa juste place le travail colossal accompli par la multitude des professionnels engagés sur le terrain et maintenir des conditions décentes de travail. Interrogeons nous sur le rôle sans cesse décroissant du ministère de la Culture dans notre pays qui laisse peu à peu s’évaporer la responsabilité qui lui incombe dans l’arbitrage et les orientations des années à venir.

Tout en déplorant cette situation qui se dégrade année après année, il ne faudrait néanmoins pas oublié en cette année d’élections (notamment européennes) la détresse de nos collègues voisins proches dont les gouvernements raréfient les financements et soutiens à la culture et à la vie artistique de leur pays en succombant aux sirènes libérales et en piétinant les initiatives qui ne tiennent pas du vedettariat. Il ne suffit que de regarder la situation du cinéma et du spectacle vivant à Rome, Barcelone, Budapest, Belgrade etc… pour voir l’ampleur des dégâts. Il ne va pas de soi ici comme ailleurs que la Culture a un coût certes mais bien moindre que celui de l’ignorance. Vigilance et solidarité sont nécessairement de mises si nous voulons une Europe multiculturelle à l’écoute des bruissements du monde.

THEATRE ET MONDE DU TRAVAIL

Au cours des tournées d’AU PAYS DES, nous avons eu l’occasion de recueillir beaucoup de témoignages, de médiateurs de conflits au travail, de psychologues, de DRH, de médecins du travail, de victimes du harcèlement au travail. Souvent poignants, toujours éclairants. De ces échanges est née l’idée de consacrer plusieurs temps de réflexion sur différentes problématiques abordées par le plateau. Quelles représentations le théâtre se fait-il du monde du travail ? Comment l’évolution du langage managérial sous-tend une vision de l’entreprise et plus largement du monde et comment celui-ci est-il recyclé sur le plateau ? Comment le théâtre, ses auteurs et ses metteurs en scène parlent-ils du travail ? Etc… Un groupe de discussions sur ces thématiques a vu le jour sur Facebook à l’initiative de Gilbert Edelin et dans la foulée s’est créée une association « Théâtre et monde du travail » qui se veut un centre de ressources pour alimenter des événements liés à ces pratiques.

En partenariat étroit, l’EPCC Onyx-La carrière/Scène conventionnée de SaintHerblain et le Théâtre du Rictus organisent un cycle de 3 ans autour du Théâtre et Monde du travail. Prochainement à ONYX, il sera possible d’assister à une représentation de L’éloge de l’oisiveté de Dominique Rongvaux d’après l’œuvre de Bertrand Russel le 18 février et de Contractions de Mike Bartlett, mis en scène par Mélanie Leray le 25 mars. Ces deux soirées seront suivies d’un bord de scène. Ce premier cycle se terminera le 17 avril par une soirée spéciale. Une lecture des textes lauréats du Concours d’écriture (sur le thème du travail) commencera la soirée. Celle-ci se poursuivra par une conférence de Jean-François Ballay (ingénieur et docteur en arts du spectacle) qui abordera le rapport qu’entretiennent depuis peu d’années le théâtre et le monde du travail. Enfin un impromptu d’Armelle Bérangier : Femme au bord de… clôturera la soirée.
L’an prochain en janvier 2015, des conférences, des tables rondes approfondiront les questions autour du Théâtre et monde du travail et seront accompagnées de projections de documentaires, d’accueil de spectacles. En avril 2016, un colloque sera organisé sur ces différents sujets.
Un partenariat est à l’étude avec le magazine MOUVEMENT pour couvrir ces rendez-vous. Nous vous tiendrons régulièrement informés sur leur préparation.

LA VILLE DE L’ANNEE LONGUE de William Pellier

Nous vous présentions dans la dernière Newsletter le texte de la prochaine création du Théâtre du Rictus. Le démarrage de la production vient de commencer. La création sera effective en octobre 2015, coproduite par l’ EPCC Onyx-La carrière/Scène conventionnée de Saint Herblain et le Grand T/Scène conventionnée de Nantes, et pré-achetée également par le THV de Saint Barthélémy d’Anjou. D’autres contacts sont en cours prochainement.
En prime le point de vue de l’auteur :
« La Ville de l’année longue est une commande du Théâtre de la Tête noire. Commencé en février 2007, lors d’une résidence au Spitzberg, il s’apparente à une superposition de plaques narratives en équilibre instable : personnages, didascalies, narrateur, télé et radio sont en concurrence pour bâtir un huis clos qui craque et se disloque ; au spectateur de faire des choix pour rassembler les décombres. Dans cette histoire qui paraît se trouer à mesure qu’elle avance, la famille, la faune sauvage, la médecine et la banque élaborent des stratégies pour se tirer du mauvais pas où elles se sont embourbées. « Ce mélange improbable crée un contexte dont il faut se satisfaire. La scène est un espace où se joue une équation qu’on a posé et qu’on ne cherche peut-être pas à résoudre. La volonté de donner une signification à cette histoire apparaît aussi vaine et insurmontable que celle de donner sens aux événements qui modèlent le monde aujourd’hui. » Dans l’écriture, je revendique des filiations littéraires et je défends une conception littéraire du texte théâtral, proche du récit, de la poésie, ou de l’essai. Mais je suis également porté vers les sciences sociales et humaines. La dimension purement fictionnelle de l’écriture m’intéresse moins que les opérations sur la langue et la représentation. Le texte a valeur de manifeste ; on peut le lire pour ce qu’il raconte, mais aussi pour ce qu’il cherche à dire. Il questionne la perception que l’on se fait d’un récit, la représentation qu’on peut chercher à en donner théâtralement. » William Pellier

BREVES

Avignon Off 
Le Rictus présentera cette année RHAPSODIES au Grenier à sel, programmation soutenue par la Région Pays de Loire. Les deux précédents volets de la trilogie Asphalt jungle avait été présentés, le premier en 2009, le second en 2011 au Grenier à sel également.

Balkans
Le Théâtre du Rictus est parti au mois d’octobre 2013 en tournée avec AU PAYS DES en Serbie (Voïvodine et Belgrade) donnant 5 représentations dans 5 théâtres du pays. La fréquentation des salles fut excellente et nous sommes actuellement dans l’élaboration d’une tournée de RHAPSODIES en Serbie et Croatie en octobre prochain.
Il est possible de visionner un reportage réalisé par Ludivine Anberrée en suivant ce lien : www.theatredurictus.fr/serbian-tour-au-pays-des/

CCAS : same player shoot again
Le Théâtre du Rictus repart en tournée fin août dans les centres de vacances CCAS/Edf avec AU PAYS DES. Cette année le parcours nous emmènera entre montagne et mer de Luchon à Labeaume en passant par la côte méditerranéenne. L’an dernier la tournée avait relié Tregastel à Arcachon en 8 étapes et 9 jours. Il est possible de visionner le reportage réalisé à cette occasion : www.theatredurictus.fr/ete-2013-tournee-ccas/

Courant d’art chez Ernest
Sous la direction de Yann Josso (comédien) et Marc Tsypkine de Kerblay (videaste), le Rictus réalisera entre fin mars et mi-mai un clip de quelques minutes avec un groupe d’élèves de SEGPA du Collège de ZEP Ernest Renan de Saint Herblain. Ce projet pédagogique fait suite à la création de Rhapsodies et au partenariat avec l’excellente association Courant d ‘art chez Ernest qui initie des projets entre artistes, enseignants et élèves.

Prix de Guérande
Le 27 mai le Théâtre du Rictus fera la lecture du texte lauréat du 14ème prix d’écriture de Guérande qui sera présidé cette année par Pauline Sales.

Trilogie Asphalt Jungle : agenda 2014

28 janvier 2014

Trilogie Asphalt Jungle : Agenda 2014

GRAND R / Scène nationale / La Roche-sur-Yon (85)
rens. 02 51 47 83 83 / www.legrandr.com

RHAPSODIES
17 mars à 10h15, 14h00, 20h30
et 18 mars à 14h00, 20h30
AU PAYS DES…
suivi d’ASPHALT JUNGLE
19 mars à 19h00

Théâtre Municipal de LAVAL / laval (53)
rens. 02 43 49 19 55 / www.letheatre.laval.fr

RHAPSODIES
28 mars à 20h30

GRAND T / Scène conventionnée / Nantes (44)
rens. 02 51 88 25 25 / www.legrandt.fr

intégrale ASPHALT JUNGLE
05 avril à 17h00

Cosa sognano i pesci rossi ?

11 décembre 2013

Cosa sognano i pesci rossi ?

Il presente articolo/intervista è tratto dal sito del Théâtre du Rictus ed è stato pubblicato nel 2007 in occasione della rappresentazione della pièce Cosa sognano i pesci rossi?. Si ringrazia Laurent Maindon per l’autorizzazione alla traduzione, a cura mia.

Lo spettacolo è tratto da due atti unici di Georges Feydeau, Purghiamo il bimbo e Léonie è in anticipo. All’epoca della loro composizione, Feydeau è all’apice della fama e della sua abilità scrittoria. Alle prese con alcune difficoltà finanziarie, demoralizzato e prostrato dal laceramento del suo matrimonio, il cui fallimento è anche dovuto alle sue scappatelle extraconiugali, Feydeau si dedica a una serie di brevi atti unici in cui ama delineare situazioni di vita coniugale sul viale del tramonto. La lunga osservazione della sua stessa esperienza, lo porta a una lucidità feroce e spietata. Queste pièce, che si allontanano dal vaudeville tradizionale a favore della commedia di costume, stupiranno i contemporanei dell’autore ottenendo, però, un grande successo, con un’azione scenica che brandisce uno specchio deformante sotto gli occhi del pubblico.

Per esigenze rappresentative, ho deciso di unire questi due testi che affrontano, congiuntamente, il tema della maternità, della genitorialità e, com’è ovvio, del rapporto coniugale. Due testi che in origine erano ben distinti e che ho voluto fondere assieme: l’uno l’ho incentrato sui coniugi Follavoine alle prese con la gravidanza di Léonie, mentre l’altro l’ho ambientato sette anni dopo.